Contexte socio-économique

Mis à jour le 15/12/23 | Imprimer

Un territoire rural et une densité de population sous l’influence des saisons

Les premières traces d’occupation humaine remontent au paléolithique. D’ailleurs, les grands causses présentent une des plus grandes concentrations de mégalithes et de dolmens, édifiés au néolithique. Malgré cette présence humaine précoce, ce territoire se caractérise actuellement par une forte ruralité, avec une très faible densité de population (50 % des communes présentent une densité inférieure à 7 habitants par km² et une densité moyenne de 17 habitants par km² avec des valeurs pouvant aller de 2 à 134 habitants au km² selon les secteurs), et un éloignement des pôles urbains. Sur le périmètre du bassin versant du Tarn-amont, on compte environ 50 000 habitants. Le territoire est caractérisé par une proportion importante d’habitat dispersé et environ 45 % des habitations sont des résidences secondaires (Insee 1999).

En raison du contexte climatique et des activités économiques développées sur le bassin du Tarn-amont, le territoire est soumis à une fluctuation importante du nombre d’habitants, qui augmente fortement durant la période estivale. Cette forte variation saisonnière de la densité de population est un facteur essentiel à prendre en compte dans l’aménagement du territoire.

Les principaux moteurs de l’économie sont l’agriculture (élevage extensif) et le tourisme (sports de pleine nature, activités de loisirs liés à l’eau, camping, etc.).

Une dynamique agricole tournée vers l’élevageÉlevage ovins - Causse de Sauveterre (source : SMGS)

Sur le bassin versant du Tarn-amont, on dénombre environ 830 sièges d’exploitations agricoles dont l’activité repose essentiellement sur de l’élevage. Les cultures sont minoritaires et les cultures irriguées sont très peu représentées. On retrouve principalement l’élevage sur les causses et les cultures sur les avant causses.

Le système agricole prédominant est de type agro-pastoral qui utilise en grande partie les ressources végétales spontanées pour le pâturage, le plus souvent de façon extensive, soit sur l’exploitation même, soit dans le cadre de la transhumance ou du nomadisme. Il est présent sur le territoire sous plusieurs formes : pastoralisme sédentaire, pastoralisme transhumant, agropastoralisme, sylvopastoralisme.

Sur les têtes de bassin l’élevage bovin domine, tandis que, sur la zone karstique et principalement sur les causses, l’élevage ovin est majoritaire. Une grande partie de la production laitière sert à la fabrication de fromages parmi lesquels le Roquefort (Roquefort-sur-Soulzon), le Salakis (Le Massegros), le Fédou (Hures-la-Parade), etc.

Une activité touristique ancienneLe Tarn - Activité canoë (source : SMGS)

L’activité touristique dans les gorges du Tarn est très ancienne, et remonte aux origines du concept de « tourisme ». C’est dès la fin du XIXe siècle, qu’Alfred-Édouard Martel vient explorer les gorges et les causses, et commence avec le Touring Club de France à y amener des visiteurs (descente des gorges en barque, spéléologie), puis à aménager certains équipements. C’est sous cette impulsion que la fameuse route des gorges sera construite, à partir de 1906.

Cette route marque un progrès notable pour la vie locale, et devient rapidement une route touristique de renommée. Avec l’émergence des loisirs dans les années soixante, les habitants des gorges développent les activités nautiques, et la location de canoës devient une activité phare. De la descente en barque accompagnée à la descente libre en canoës, les activités de loisirs liées à la rivière ont largement participé à la construction de la destination touristique.

Puis, cette destination s’est affirmée avec le développement d’autres activités sportives de nature (randonnée pédestre, escalade, etc.) et étendue, avec création de l’agritourisme, aux causses de part et d’autre des gorges, aux Cévennes et à l’ensemble du bassin avec par exemple la route des sites des Templiers ou encore la visite des caves de Roquefort. Cette destination touristique se construit actuellement sur les valeurs du bien-être et du retour aux sources, grâce aux possibilités de pratiquer le sport à son rythme dans de vastes espaces naturels préservés.

On estime à environ 800 000 le nombre de visiteurs sur la route des gorges du Tarn en période estivale (étude de fréquentation, DDE, 2002) et l’offre en matière d’hébergement touristique (hôtels, campings, gîtes ruraux) a été estimé à 56 000 lits en Lozère et en Aveyron (Cabinet Ledoux, 2003).

Lien vers la vidéo « Pêcheur du Tarn » de Pascal Gaubert